Après 20 ans de gratuité, la nouvelle est tombée très vite et sonne le début d’une nouvelle ère.
Vous avez du déjà voir une popup en vous connectant sur Instagram ou Facebook, si ce n’est pas le cas cela va arriver rapidement. Cette popup vous demande si vous souhaitez souscrire à un abonnement payant sur les outils Meta.
A l’origine de tout cela, il y a la Digital Services Act, une nouvelle règlementation Européenne qui a fait beaucoup de bruit à la fin de l’été 2023. Elle concerne toutes les plateformes qui comptent au moins 45 millions d’utilisateurs.
Sont concernées notamment : Facebook, TikTok, X (Twitter), YouTube, Instagram, LinkedIn, Pinterest et Snapchat mais également des marketplaces : Amazon, Booking.com, Alibaba AliExpress et Zalando.
Meta va devenir une plateforme payante ?
A priori l’objectif de Meta n’est pas de devenir un modèle payant, puisque Meta tire essentiellement ses revenus de la publicité. D’ailleurs les abonnements ne concernent que l’UE pour le moment.
Il faut aussi garder à l’esprit que les résultats financiers de la firme n’ont jamais été aussi élevés que ces dernières années.
Il s’agit pour le moment d’une phase de test d’après ce qui est dit. (mais les nouvelles vont très vite).
Il faut tout de même noter que X (Twitter) dispose également d’abonnements payants, tout comme Youtube. Il s’agit donc d’une nouvelle tendance pour les GAFAM.
Pourquoi Meta suit le mouvement ?
Il est vrai que pour Meta, c’est une surprise, et c’est arrivé très soudainement, après 20 d’existence de Facebook, cela peut surprendre.
Pour bien comprendre le sujet, il faut remonter le fil des événements et notamment tous les rebondissements autour de la régulation des données personnelles.
> Avril 2021, sortie d’IOS14
En avril 2021, IOS 14 est sorti sur les appareils Apple. Ce nouvel OS a forcé les applications contenant des publicités à soumettre une popup aux utilisateurs demandant leur consentement pour être suivi ou non dans leurs activités sur les autres applications.
C’était d’ailleurs une étape clé dans la “guerre” entre Apple et Facebook, puisque cela a poussé Facebook à revoir son algorithme publicitaire.
Concrètement, si je me connectais sur Facebook sous IOS 14 on me demandait si je souhaitais ou non que Facebook suive mes activités sur les autres app que j’utilise, pour que Meta puisse les utiliser (pour établir mon profil publicitaire).
Cela a surtout impacté Facebook, puisque son modèle économique repose sur la publicité, mais toutes les applications diffusant des publicités ont été impactées.
Depuis 2021, plusieurs rebondissements ont eu lieu entre l’Europe et les Etats Unis, visant notamment à garantir plus de visibilité sur les données personnelles des européens en transit entre l’UE et les USA. Nous avons eu l’occasion de vous parler de ces sujets dans notre article sur les cookies et données personnelles.
> Août 2023, Digital Services Act
Août 2023, la nouvelle loi sur les services numériques est sortie, le Digital Services Act, celle-ci impose de nouvelles règles aux grandes entreprises technologiques (en majorité américaines et étrangères). Cette nouvelle loi vise à renforcer la sécurité des utilisateurs en ligne, mais également à sauvegarder les droits fondamentaux tels que la vie privée et la liberté d’expression.
Aujourd’hui, début novembre 2023, la popup que vous allez voir vous demande si oui ou non vous acceptez que Meta utilise vos données personnelles pour vous envoyer des publicités. Si vous acceptez, vos données personnelles continueront d’être utilisées par Meta (puisqu’elles l’étaient jusqu’à présent), si vous refusez, on vous demandera de souscrire à un abonnement payant (12,99€ / mois sur mobile et 9,99€ / mois sur desktop).
L’objectif derrière cela, est que Meta puisse tout de même générer un revenu avec vous si vous refusez de voir des publicités.
Tous ces rebondissements vont avoir un impact à terme sur l’algorithme publicitaire Meta.
Si beaucoup de personnes refusent l’utilisation de leurs données personnelles, les données de ciblage de Meta seront moins qualitatives et les résultats des publicités seront de moins en moins bons.
La finalité de tout cela va contraindre les annonceurs à un retour aux fondamentaux du marketing, tel qu’il l’était à l’origine : à savoir miser sur le contenu publicitaire et son impact, et non sur le ciblage et la technique.
Le métier de media buyer ou de spécialiste SEA va connaître un tournant majeur. C’est d’ailleurs ce que nous avions abordé dans notre article sur l’avenir du SEA.
Le coeur de notre métier reste le marketing, un bon marketeur trouvera toujours sa cible si son message est bon.